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Inspection du travail Entre 300 et 400 agents en grève rassemblés à Paris

PARIS, 16 sept 2004 - Entre 300 et 400 inspecteurs, contrôleurs et agents des services de l'inspection du travail d'Ile-de-France se sont rassemblés jeudi matin à Paris dans le cadre de la journée de grève nationale à la suite de "l'assassinat" de deux de leurs collègues, a constaté une journaliste de l'AFP.

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Le 2 septembre, les inspecteurs du travail Daniel Buffière et Sylvie Trémouille ont été tués à coups de fusil par un agriculteur sur l'exploitation de Dordogne où ils venaient contrôler les contrats de travail de saisonniers. Le meurtrier a été mis en examen pour homicides volontaires et placé sous mandat de dépôt. Les syndicats CGT, FO, SNU-TEF (FSU), UNSA, CFDT et Sud ont appelé à une grève nationale pour exiger "la défense matérielle et morale des familles" des victimes, "la condamnation sans concession des organisations professionnelles patronales qui incitent au non-respect de la loi" et "un renforcement très important des moyens de l'inspection du travail".

Entre 300 et 400 agents des services de l'inspection du Travail, venus principalement d'Ile-de-France (qui compte 350 inspecteurs et contrôleurs), se sont rassemblés devant la Bourse du Travail à Paris, qui avait été ornée d'une banderole noire proclamant : "Inspecteurs du Travail en deuil et en colère après l'assassinat de deux collègues". "La grève devrait être très bien suivie", la mort des deux inspecteurs "est le révélateur de la grave crise qui existe dans nos services. Il y a d'abord un manque flagrant d'effectifs : nous sommes seulement 1.300 inspecteurs et contrôleurs en France, lanterne rouge en Europe", a indiqué à l'AFP Luc Beal-Rainaldy, secrétaire national du SNU-TEF.

"Il y aussi un problème de légitimité de l'Etat, souvent brocardé. Nous dénonçons l'absence de défense juridique et politique des agents dans le cadre de leurs missions : il faut améliorer la protection des inspecteurs", a-t-il ajouté. Parmi les manifestants, pour la plupart habillés de noir, Olivier, jeune inspecteur du travail de Seine-Saint-Denis, fait part de sa "révolte : un crime a été commis, deux personnes sont restées sur le carreau et les médias ont traité cela comme un banal faits divers", estime-t-il, dénonçant également "le manque énorme de moyens, sur le terrain comme dans les bureaux".

"On a beaucoup parlé de la famille de l'agriculteur et pratiquement pas de celles des victimes. On a beaucoup parlé des difficultés du métier d'agriculteur, et pas de celles des inspecteurs du travail pour faire appliquer le Code du travail et la législation", complète un de ses collègues, coiffé d'un casque blanc où on peut lire : "Silence. On tue des inspecteurs du travail".


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